Le contenu de cette page nécessite une version plus récente d'Adobe Flash Player.

Obtenir le lecteur Adobe Flash



 
Union Générale des
Travailleurs de Côte d'Ivoire
Siege Social
Bourse du Travail de Treichville
Adresse
05 BP 1203 Abidjan 05
Téléphones
(225) 21 24 09 78
(225) 21 24 10 12
(225) 21 24 16 95
Fax
(225) 21 24 08 83
Site Web
www.ugtci.org
Email
ugtcisg@yahoo.fr
 

Zadi Sességnon répond à Adé Mensah


Vendredi 21 Janvier 2011
 

Camarade Secrétaire Général
A la une du “Nouveau Réveil” N° 2724 du jeudi 20 Janvier 2011, il nous a été donné de lire : “L’UGTCI décrète 48 heures de grève” : “… travailleurs du privé et du public restez chez vous ….”. Cet appel interpelle à notre sens, toutes les consciences syndicales en cette période de grave crise post-électorale que connaît la Côte d’Ivoire, où co-habitent chez les travailleurs, incertitude et inquiétude mêlées d’espoir de libération de notre pays, menacé par la néo-colonisation, sous diverses formes actives.
Camarade, dans votre interview, trois insertions entre autres, ont particulièrement accroché notre attention de syndicaliste à savoir :
1. " A l’extérieur, on estime que personne ne peut aller contre celui que le monde reconnaît comme Président ".
2. " L’appel à la grève " et la question : " à qui veut-on que l’UGTCI remette son préavis de grève ".
3. " NYAMIAN Messou n’est pas notre Ministre ".
Camarade ADE, SG de l’UGTCI, la liberté syndicale conférée à tout syndicaliste par les lois de ce pays, et l’autonomie interne à chaque organisation obligeant, nous nous étions volontairement tus lorsque vous déclariez face à l’opinion : " … dans ce pays, on ne respecte pas les lois " ; et ceci, dès que vos "amis " du Ministère de la fonction publique, aient eu à relever l’illégalité de la grève que vous projetiez dans la foulée des nombreuses grèves des transporteurs. Cette autre grève fut sans succès. Au lendemain, l’on pouvait lire à la une des journaux, dont le Nouveau Réveil, " l’UGTCI un géant au pied d’argile ".
Nous nous étions encore tus, lorsque vous qualifiez le gouvernement d’alors, " de pouvoir gourmand ". Alors que ce même gouvernement allouait une importante subvention à l’UGTCI, au détriment des autres Centrales qui sont suffisamment tout au tant que la vôtre présentes sur le terrain syndical. Soit.
Camarade, en cette période de grave crise organisée et entretenue par des pirates et terroristes d’Etat, prédateurs de l’Economie nationale, nous nous autorisons à verser dans ce débat, notre modeste contribution qu’a suscitée votre appel à la grève.
Camarade ADE Mensah, cher Doyen, vous affirmez avec emphase : " à l’extérieur, on estime que personne ne peut aller contre celui que le monde reconnaît comme Président ". Faisant ainsi allusion à la communauté internationale.
" ; Il n’est pas question ici de l’Extérieur ou, d’être contre ou pour, mais tout simplement d’être légaliste , car il s’agit de problèmes de politique nationale essentielle.
Camarade, votre affirmation qui refuse ainsi la légalité, est une insulte à la conscience nationale – une insulte à la conscience citoyenne – une insulte à la dignité du peuple de Côte d’Ivoire – c’est une insulte à la mémoire de nos Devanciers du syndicalisme Ivoirien et Africain, qui ont tant lutté pour l’auto-détermination, et pour l’acquisition des Indépendances de nos pays, aux côtés des hommes politiques nationalistes, dont les combats furent âpres et cruciaux.
Nous n’avons pas le droit de trahir leurs luttes.
Camarade SG, le syndicaliste étant attaché à la loi, donc respectueux de la légalité, vous auriez peut-être pu pour emporter l’adhésion de tout syndicaliste, affirmer la suprématie de la loi et de la Constitution, qui fondent l’Etat de droit dont nous nous réclamons tous.
Camarade, nous respectons votre liberté et votre choix, qui épousent la volonté de la nébuleuse, la hideuse communauté dite internationale, qui foule aux pieds notre Souveraineté, nos Institutions et notre Dignité. Cette communauté pour laquelle, aucune Loi, aucune Souveraineté pour un peuple et aucune vie humaine ne compte, si ce ne sont ses intérêts propres.
Camarade SG, nous respectons votre choix, même dans la coalition contre la Côte d’Ivoire qui est pourtant, notre seule patrie, et même votre choix pour un président qui appelle sans cesse, des forces armées étrangères pour tuer les populations de votre propre pays ; si tant est que, ce pays est aussi le vôtre.
Camarade SG, hier nous étions collègues Maires-Adjoints dans la Commune de Yopougon – hier encore nous étions, collègues SGA au Comité Exécutif de l’UGTCI avec feu SG ADIKO Niamkey. Nous n’en dirons pas plus. Retenons toutefois que la souveraineté comme la liberté est sacrée ; celle de la Côte d’Ivoire aussi.
Camarade, le syndicaliste étant comme l’historien comptable de la vérité aux peuples, est toujours attaché au respect de la loi donc de la légalité constitutionnelle qui clarifie toute confusion.
Pour ce qui est de l’appel à la grève lancé, dans un environnement de grave crise sans précèdent, par vous SG, alors qu’il est pourtant enseigné par nous, aux jeunes syndicalistes, qu’il est inapproprié de faire des grèves en périodes de crise ou de guerre. Nous ne pensons pas que l’environnement dans lequel vit notre pays ces temps-ci, s’y prête ; Et vous SG, de la plus vieille Centrale, lancez un mot d’ordre de grève ; En tentant de justifier l’illégalité visible de votre action, par une interrogation : " à qui veut-on que l’UGTCI remette son préavis de grève ". Et d’enchaîner : NYAMIAN Messou n’est pas notre Ministre ". Et pourtant camarade, SG de l’UGTCI, vous devriez être content de la nomination d’un syndicaliste à la tête du Ministère du Travail, qui de surcroît, fut votre allié assidu durant des années.
Nous autres à Force Ouvrière (F.O), sans état d’âme, saluons cette nomination qui est un motif d’espoir nous pensons, pour tous les travailleurs même pour ceux qui font valoir leurs droits à la retraite.
Camarade SG, qui est donc votre Ministre ? Est-ce celui de la communauté dite internationale ? Dites-le aux travailleurs, et à l’opinion publique. Camarade qui a donc reçu votre préavis de grève ? Dans cette attitude, il y a risque d’illégalité. Ce qui exposerait gravement les affiliés de votre Centrale, à des difficultés de tout genre. Et cela, camarade SG, vos affiliés l’ont bien compris en se rendant à leurs lieux de travail tranquillement.
De la prise de décision de la tenue d’une grève.
Permettez Camarade, de rappeler que la prise d’une décision syndicale de grève suit une procédure qui respecte les Organes habilités à prendre des décisions exécutoires. Or le Comité Exécutif d’une Centrale ou le Bureau Exécutif d’un Syndicat n’est pas une instance de décision mais d’exécution ; C’est donc à une Assemblée Générale Extraordinaire, à quorum atteint, sinon largement dépassé, et par un vote qui dégage une majorité confortable, pour ou contre la tenue d’une grève, qu’une décision est prise ; Et non à une Session Extraordinaire d’un Comité Exécutif au quorum gravement déficitaire comme nous l’apprenons.
Camarade ADE, votre Centrale n’est plus depuis longtemps, la seule sur le terrain du syndicalisme, même si certains Ministres de la Fonction Publique, vous ont couvert de faveurs énormes durant des années contre les autres Centrales. Vous comprendrez peut-être tardivement pourquoi vos appels à la grève n’auront jamais d’écho, parce que l’UGTCI, hier syndicat de participation et de responsabilité, semble s’être éloignée aujourd’hui, de cette idéologie pacifiste.
Camarade, quant aux problèmes de la situation critique que vivent les travailleurs, nous le savons tous très bien que ses sources sont très lointaines. Notons entre autres que depuis 1991- le raccrochage des enseignants, qui a pu trouver réparation et même quelques améliorations avec le Président Laurent Gbagbo (le syndicalisme n’est pas dépourvu de la morale de gratitude). Notons aussi l’absence d’augmentation des salaires depuis plusieurs années, ainsi que des avancements sans effet financier jusqu’ à ce jour ; Ce qui équivaut une réduction importante indirecte des salaires des fonctionnaires de l’Etat. – Les pensions de retraite souffrent toujours des aléas des départs anticipés à la retraite à 30 ans décidés depuis 1993 – Les faiblesses sociales notoires dues à loi portant Fonction Publique et celle portant code du travail sont aussi les causes importantes des difficultés des travailleurs – Par ailleurs, la liquidation des bateaux et des avions battant pavillon ivoirien, ont également jeté de nombreux travailleurs au chômage forcé et où réduit leurs salaires. Ce sont là en réalité, d’autres causes des difficultés et de la précarité, aujourd’hui aggravées par la crise armée imposée à notre pays, jusqu’à ce jour.
Camarade, pour conclure, nonobstant ces quelques observations nous voudrions rappeler que tous les Devanciers du Mouvement Syndical Africain et Ivoirien, depuis les années 40 et 50, s’étaient toujours battus aux côtés des Leaders Politiques de valeur pour l’acquisition de l’auto-détermination – l’indépendance – la dignité et la souveraineté de leurs pays respectifs. C’est cette même lutte pour l’indépendance et la souveraineté du peuple de Côte d’Ivoire et des pays Africain, qui a vivement repris sous d’autres formes, et matérialisée dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire aujourd’hui. Tout syndicaliste digne de ce nom doit donc s’inscrire dans cette lutte de la souveraineté nationale. Nous n’avons donc pas le droit, même en rêve, de trahir la mémoire et la lutte de nos Pères et de nos Mères.

 



ZADI Sessegnon

 
©Copyright Site Internet de l'UGTCI- Octobre 2007 -Webmaster